dimanche 23 juin 2013

Les plus belles lettres de femmes - Préface


Dimanche: journée parfaite pour laisser errer l'esprit, pour écouter la nature se prélasser, pour être transportée par une ribambelle de lettres qui dansent jusqu'à l'infini du coeur.

Le coeur! Aime-t-on aujourd'hui comme on aimait au début du siècle dernier? Est-ce un sentiment universel, intemporel? Peut-être trouverai-je la réponse dans les lettres d'amour choisies par Laure Adler et Stefan Bollmann?

Dans la préface écrite par Adler, elle mentionne: «La lettre implique la distance, l'absence, la projection dans l'imaginaire. [...] La lettre peut être le geste de l'abandon de soi-même, l'apprentissage de la construction de son identité, la réassurance de soi.» C'est tout à fait ce que je cherche à faire ici: apprendre sur moi-même, me construire, m'abandonner à ce que je suis réellement grâce à l'anonymat.

Elle dit également, dans l'introduction aux lettres d'amour: « Là [dans l'échange épistolaire], les formes abréviatives comme le SMS ou le courriel, et même le téléphone, touchent vite aux limites de leurs possibilités. Ce sont des formes 'trop courtes' dès lors qu'il s'agit d'un peu plus que d'avertir d'un retard ou de se dire un petit bonjour. Ainsi, ne peut-on guère à travers un SMS donner une peinture nuancée de ses propres sentiments ou de ses pensées - pour cela, il faut déjà une syntaxe un peu plus complexe et surtout des moments de calme dans un lieu tranquille qui permettent de donner libre cours à ce qui précisément ne peut s'exprimer dans l'agitation du quotidien.»

Ma génération arrive-t-elle à peindre des sentiments subtils? Peut-elle même vivre des sentiments subtils et savoir les reconnaître?

Puis-je moi-même le faire?

1 commentaire:

  1. Très bon questionnement en ces temps de modernité, alors que quelques-uns n'ont jamais rencontrer Mesdames Syntaxe, Orthographe ou Ponctuation, et que notre vie s'étale en un collier de messages sur facebook... Et les vacances arrivent justement, mais on oublie même jusqu'à la signification du mot « vacances » : on court les sorties, organise des voyages, planifie des séjours en camping, remplit l'horaire encore et encore, pour finalement retourner au bureau plus fatigué que lorsqu'on l'a quitté. Dans un tel climat, comment connaître la profondeur d'un sentiment, d'une émotion, et comment arriver à décrire cela dans des mots justes, pleins de sens?

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